Toute petite, nous allions quasiment tous les week-ends en montagne… Les montagnes de Haute-Provence, puis celles de la Drôme, de l’Isère, Ubaye, Queyras, des Savoies et d’autres encore. Comment ne pas tomber en amour des hauteurs, des pentes herbeuses, des rochers derrière lesquels se cacher, des fleurs multicolores qui parsèment les chemins, des animaux sauvages aperçus au détour d’un sentier, des nuits à la belle étoile, des orages de fin du monde, des baignades glacées dans les ruisseaux laiteux…?
En souvenir reviennent les plaintes sur les chemins escarpés, les soupirs à l’idée de devoir marcher encore et encore, porter un sac à dos jugé trop lourd mais aussi les fou-rires avec ma sœur, la joie d’un coucher de soleil qui donne l’impression de s’offrir à nous seuls, les bivouacs sauvages, les repas autour du feu… Ne reste que le sourire de vivre de doux moments devenus trop rares avec l’âge puis l’entrée dans la vie active, la formation, les premiers postes, la vie urbaine, les activités de consommation, les transports…
Ça n’est qu’une fois devenue mère que je je suis revenue vers la montagne avec ce sentiment : « Ah, enfin de retour à la maison… » Et la transmission toute naturelle vers ma propre fille de cet amour pour la nature sauvage et la montagne.
Parcourir ces soums pyrénéens, escalader ces pics, randonner ces vallées, skier ces pentes vierges reste encore pour moi un privilège que je souhaite ardemment protéger et défendre.
La Terre, généreuse, nous offre beaucoup. Il est de notre devoir de prendre soin d’elle en la respectant, sans démesure, sans excès, sans violence et avec bon-sens et bienveillance.
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